C’est dans une démarche de digitalisation et d’automatisation que la loi du 13 décembre 2021 est venue modifier la loi du 16 mai 2019 relative à la facturation électronique dans le cadre des marchés publics transposant en droit luxembourgeois la Directive 2014/55/UE relative à la facturation électronique dans le cadre des marchés publics.
La loi du 13 décembre 2021, complétée par le Règlement grand-ducal de la même date, instaure l’obligation pour les opérateurs économiques d’envoyer leurs factures sous format électronique à l’État et ses institutions dans le cadre des marchés publics.
Cette obligation s’applique aux marchés publics, tel que définis par la loi du 8 avril 2018 sur les marchés publics, comme étant des contrats à titre onéreux conclus par écrit entre un ou plusieurs opérateurs économiques et un ou plusieurs pouvoirs adjudicateurs et ayant pour objet l’exécution de travaux, la fourniture de produits ou la prestation de services.
Les pouvoirs adjudicateurs concernés sont définis par la loi du 8 avril 2018 de la manière suivante :
L’obligation de facturation électronique ne s’applique pas aux marchés publics suivants, qui sont conclus :
L’obligation de facturation électronique ne s’applique donc pas pour l’instant aux opérations impliquant d’autres personnes que les adjudicateurs, notamment entre opérateurs du secteur privé.
S’ils sont concernés, les opérateurs économiques doivent émettre et transmettre à leur client uniquement des factures électroniques conformes avec la version la plus récente de la norme européenne sur la facturation électronique, c’est-à-dire des fichiers XML ou qui contiennent de l’XML.
Le Règlement grand-ducal du 13 décembre 2021 retient le réseau européen PEPPOL comme réseau de livraison commun, ou la possibilité d’utiliser un formulaire en ligne si le fournisseur ou prestataire ne dispose pas de son propre point d’accès Peppol. En pratique, cette dernière option devrait pouvoir s’exercer via la plateforme « MyGuichet » opérée par le CTIE (Centre des Technologies de l’Information de l’Etat).
Le tableau ci-après résume les étapes d’application de la loi selon le profil du prestataire ou fournisseur :
Date d’entrée en vigueur | Personnes concernées |
18 mai 2022 | Tous opérateurs concernés sauf ceux listés ci-dessous |
18 octobre 2022 | 18 octobre 2022 Opérateurs ne remplissant pas deux des trois critères suivants à la date de clôture du bilan de l’année 2019 : – total du bilan : 20 millions d’euros ; – montant net du chiffre d’affaires : 40 millions d’euros ; – nombre des membres du personnel employé à plein temps et en moyenne au cours de l’exercice : 250 |
18 mars 2023 | Opérateurs ne remplissant pas deux des trois critères suivants à la date de clôture du bilan de l’année 2019 : – total du bilan : 4.4 millions d’euros ; – montant net du chiffre d’affaires : 8.8 millions d’euros ; – nombre des membres du personnel employé à plein temps et en moyenne au cours de l’exercice : 50 Ou opérateurs ayant l’impossibilité de fournir pour l’année 2019 les limites chiffrées d’au moins un des trois critères ci-dessus |
La digitalisation des factures dans le cadre des marchés publics a pour but de diminuer la charge administrative des organismes de droit publique et des opérateurs économiques.
Toutefois, cette démarche rendra par la suite possible et très probable la généralisation de la facturation électronique aux opérations BtoB (Business to Business) voire aux opérations BtoC (Business to Consumer). Cette tendance à la digitalisation correspond à la tendance générale observée dans d’autres pays de l’Union Européenne et les travaux et réflexions en cours au niveau de la Commission Européenne en vue de moderniser et sécuriser l’environnement TVA en tenant compte des technologies modernes à disposition des opérateurs.
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